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Pourquoi «  Le Refuge De L’Ermite » ?

Ce nom n’a pas été choisi par hasard, il a une origine.

Il y a de cela quelques siècles,  dans ce lieu même, dont il ne reste pour seul vestige qu’une citerne, existait une chapelle qui abritait des « reclus » ou des « ermites ». Ces hommes vivaient dans le silence et la méditation, par choix de vie et étaient entretenus par de riches propriétaires qui subsistaient à leurs maigres besoins.

            En effectuant quelques recherches sur le village de Saint-Rambert-en-Bugey, nous avons pu remonter à l’origine approximative du premier reclus de ce lieu.

            Déjà, au IXème siècle, on retrouve une chaîne d’hospices pour pèlerins sur la route de Rome, dont une abbaye à St Rambert. Une chapelle récemment détruite entre Tenay et St Rambert, en face du terrain de rugby, datait d’avant le Moyen-âge, et la route de l’époque ne suivait pas le tracé actuel, elle faisait le tour du cirque en contrebas de la pente et elle évitait le goulot d’étranglement de l’Albarine en passant au-dessus des terrains de l’ermitage. La dénomination d’ermitage est postérieure à celle de reclus qui qualifie l’ensemble du cirque, englobant l’ermitage et sa chapelle qui n’est pas au borde de la route ancienne, mais plus près de l’Albarine.

            D’après un plan qui date de 1791, il existait un édifice comportant « le four des moines » et « le reclus », utilisé comme grangeons par la suite, édifice aveugle sur la vallée, sans eau (il reste la citerne actuellement), qui a été un logement de reclus, difficile d’accès.

            Il semblerait que l’on retrouve un point de départ d’une recluserie à St Rambert au VIIIème siècle, d’après une lettre de Leidrade qui reconstruisit cette abbaye au début du IXème siècle. Il mentionne 50 moines et une cinquantaine de fermes cultivées, domaine de l’abbaye jusqu’à la Révolution Française.

            Au XIIème siècle, un reclus dépend de l’abbaye, au XIVème, les comptes du château enregistrent le versement d’une rente à un reclus, et un testament de 1564, mentionne deux reclus à la fois. Les archives notariales sont abondantes à partir du XVIème siècle.

            Le Duc Louis vint se refaire une santé à St Rambert et y fut dorloté, au XVème siècle, et l’abbé Maréchal entreprit la restauration des bâtiments.

            En 1348, Hugues Furnon, prêtre, achète une maison à St Rambert et célèbre une messe quotidienne dans une chapelle avec un autre prêtre, Pierre de Balbigniaco. C’est l’année de la grande peste et l’abbaye dépeuplée, ne pouvant plus assurer le service du château et de sa chapelle, les comptes subventionnent un reclus qui ne dépend plus de l’abbaye.

            Jean de Virieu prend la succession de la recluserie en 1362, il est chapelain et reclus à la fois. Suit une série de dates et de noms confirmant la présence de reclus jusqu’en 1560, où commence la liquidation des terrains autour du pré de la Serve (face au point de départ du chemin neuf)…

            Mais l’Albarine se divisait en deux branches à la hauteur des Addas au XIIème siècle, et il est un peu difficile de définir tous ces lieux avec une grande exactitude. Le tracé de la rivière conditionne le tracé du canal du moulin constamment déplacé et corrigé, mais définitivement accroché à son site actuel vers la fin du XVIIème siècle.

Les gens allaient voir le reclus dans les cas d’intercession publique et de procession, on en retrouve une trace en 1669 ; puis le 25 juin 1684 pour réclamer la pluie à St Rambert.

Il existe aussi une liste faisant mention d’enterrements de reclus entre 1612 et 1752.

Une halle occupait les deux cotés de la rue du docteur Temporal, laissant au milieu le canal ; elle fut démolie au XIXème siècle. Les mentions de l’ermitage après cette date concernent la location, étant donné qu’il n’y a plus d’ermites… mais les ermites ont occupé les lieux presque autant que les moines, l’abbaye.

Le commissaire de Chaumelis dresse un procès verbal de la visite faite à l’abbaye de St Rambert, le 15 mars 1666, avec une énumération précise des constats d’état des lieux et des réparations à effectuer, car la chapelle est en ruines…

En 1786, les religieux, considérant le bâtiment de « l’ermitage d’une inutilité absolue, attendu que depuis longtemps il n’y a plus d’ermite et avec aucune apparence qu’il ne s’en présente à l’avenir », décidèrent de  « louer l’édifice avant qu’il ne s’écroule en plein, précieux pour les souvenirs qu’il évoque, et qui mériterait d’être réparé et entretenu ».

« Il ne reste plus qu’à souhaiter que de nouveaux ermites viennent au moins en pèlerinage sur les traces de ceux qui ont protégé durant de longs siècles cette vallée et ses habitants » Dom Jacques Dubois 1961.